Les aéroports régionaux ; un autre reflet du modèle québécois
En suivi de l'intervention de Pierre Breton sur le transport aérien de la page Facebook du député de René-Lévesque, Martin Ouellet, voici un commentaire sur les aéroports régionaux.
On a décidé d'appliquer encore au Québec ce modèle américain du réseau en étoile (Hub and spokes). Dans les années 90, le gouvernement fédéral a décidé d'élargir le modèle québécois de services en région mis en place à la suggestion des universitaires montréalais. Alors ils ont disloqué le réseau des aéroports, de chemins de fer et des ports en cédant aux communautés éloignées, moins populeuises et moins signifiantes politiquement les infrastructures déficitaires du réseau pour accroître les profits des infrastructures centrales déjà profitables. Ils ont imposé ainsi aux payeurs de taxes des régions de supporter par leurs taxes les aéroports régionaux déjà sous le joug des tarifs excessifs du monopole et des diminutions de passagers qui en découlent. Voilà une façon assez simpliste d’enrichir le centre au détriment des québécois qui dépendent du transport aérien en région. Quand même étonnant pour un Québec qui se dit égalitaire et inclusif…
Ainsi, l'aéroport de Montréal très rentable où se concentrent l'essentiel des vols régionaux a été conservé par le fédéral et la métropole, générant des centaines de millions de dollars de profits et les aéroports régionaux ont été cédés aux citoyens obligés des régions qui doivent désormais financer à même leurs taxes ces aéroports moins achalandés et donc souvent déficitaires. Un réseau est un ensemble. Les aéroports moins achalandés alimentent l'aéroport central. Le centre fait des profits parce que les passagers des régions, parmi d'autres, viennent l'enrichir. En scindant le réseau, on force le plus faible, le moins organisé politiquement à payer pour le plus riche. C'est une modèle à l'américaine qui n'a pour effet que d'accentuer les inégalités et de diminuer encore plus le pouvoir d'achat des citoyens de deuxième classe des régions. La même politique est appliquée aux ports rentables par rapport aux non rentables ou aux chemins de fer (CFIL) Chemin de fer d'intérêt local par rapport aux liens rentables. Cette approche tend à enrichir les plus riches et conséquemment à appauvrir les plus pauvres .
Cette mauvaise gestion des services de transports aériens doit cesser en facilitant l’installation de transporteurs dédiés aux vols intérieurs régionaux et faciliter leur installation par les gouvernements de manière à écarter l' alimenteur prédateur du simili-cartel des services régionaux, comme cela était au début des années 90. Subventionner les pertes des aéroports sera encore une manière d'utiliser nos taxes au bénéfice du monopole alimenteur aircanadien. Une saine concurrence dédiée est la seule solution. Quel politicien aura le courage de l'exiger des deux niveaux de gouvernements? Lequel arrivera à expliquer aux montréalais qu’en maintenant cette formule , ils coulent leur propre bateau ; leur capacité de faire vivre le territoire qui les fait vivre?
Bref c’est la véritable concurrence où la fin prochaine de l'occupation du territoire québécois, un processus déjà bien amorcé ou encore un dernier choix logique : les citoyens présentent au gouverneur général du Canada une requête pour sortir de l’impasse en créant une nouvelle province canadienne grande comme la France comprenant le Labrador et la région Côte-Nord. Une province dans laquelle toutes les communautés, tous les citoyens profiteraient des mêmes services de leurs gouvernements, un peu comme dans les pays scandinaves où les régions disposent d’une juste part de la richesse qu’ils génèrent. Un défi oui mais certainement pas insurmontable.